L’annulation de la pièce « Douglas » avec Hugh Bonneville a semé la controverse dans le monde de la culture. Est-ce un acte de censure ou une remise en question légitime du contenu? Penchons-nous sur cette guerre culturelle qui fait débat.
Un plongeon dans l’univers de Douglas est annulé #
Hugh Bonneville incarne dans sa nouvelle série un présentateur de nouvelles nationalement adoré mais légèrement dépassé, Douglas, qui se retrouve brusquement annulé après une blague misogyne entendue lors d’un mariage. Avec sa popularité passée et ses idées archaïques, il devient une caricature parfaite de la fracture générationnelle.
Les scènes de commande de café : un symbole du fossé générationnel #
Si vous avez déjà vu une scène où un personnage plus âgé entre dans un café et demande un “grand café, noir” seulement pour se faire corriger par un barista aux mille choix de lait alternatif, vous comprendrez l’idée. Douglas est envahi par une série de ces scènes, amplifiant le contraste entre les générations qui ont grandi en jouant à l’extérieur et celles qui préfèrent les Sims.
À lire À la découverte des Gens du Nord : un captivant documentaire sur France 3
Les protagonistes et leurs dynamiques #
Douglas est épaulé par une galerie de personnages hauts en couleur :
- Son épouse, une rédactrice en chef de tabloïds vicieuse campée par Alex Kingston qui incarne un cliché de la femme puissante aux cheveux bouclés.
- Sa fille de 19 ans, qui mentionne incessamment des termes comme « microagression ».
- Sa co-présentatrice, Madeleine Crow, froide et talentueuse, interprétée par Karen Gillan.
- Nick Mohammed, fidèle à son rôle habituel de « gars dont les blagues ne font jamais rire ».
- Ben Miles, parfait en producteur télévé corps huileux, fraîchement divorcé mais pas du tout affecté.
- Joe Wilkinson, là pour remplir quelques minutes avant une pause publicitaire.
Thèmes vaguement explorés #
Douglas est annulé effleure plusieurs thèmes :
- La culture de l’annulation et le mouvement #MeToo.
- Les dynamiques de pouvoir sexistes et sexuelles au travail.
- La bulle médiatique londonienne.
- La critique du comportement des jeunes sur les réseaux sociaux.
Pour ceux qui ont connu les joies des années 90 et ont acheté leur premier bien immobilier avant 2000, ce spectacle pourrait offrir un certain réconfort. Le drame se plaît à caricaturer les jeunes générations et à critiquer leurs sensibilités exacerbées.
Un manque de subtilité et de profondeur #
Il y a, à n’en pas douter, une fascination légitime pour le fossé qui sépare les différentes générations, mais la série Douglas est annulé semble échouer en choisissant de peindre des caricatures des jeunes “bien trop offensés” sans véritable exploration de la complexité de leurs points de vue. Cette simplification va de pair avec un manque flagrant de subtilité dans les dialogues et les situations.
À lire Léon Marchand et le rap : une fusion inattendue entre culture et rythme
Des moments intéressants malgré tout #
Si vous pouvez passer outre les stéréotypes criards et les clichés omniprésents, la série présente tout de même quelques moments saisissants. Les dialogues entre des personnages de pouvoir, qui se débattent dans une mare de moralité de quatre heures de long, offrent une touche plus nuancée. Hugh Bonneville excelle dans ce rôle qu’il semble connaître par cœur, ajoutant une couche d’authenticité à ce spectacle polarisant.